Le Bissau Palace à Jaipur

Publié le par M.Pan

L’hôtel « Bissau Palace » n’a pas volé son nom. Au cœur d’un charmant jardin, un vieux et grand bâtiment du début XXème abrite un patio, une salle de restaurant aux murs étincelants couverts de petits miroirs, un grand salon bar qui est aussi une galerie de portraits des ancêtres, une bibliothèque pleine de vieux livres et de dorures.
 
 On nous sert des rafraîchissement au salon. Les chambres sont disposées au premier étage d’un autre bâtiment, on y accède par une terrasse qui donne sur le jardin. C’est très agréable. Les portes à l’ancienne, très lourdes et cloutées se ferment par un énorme verrou sonore et une clé qu’on ne risque par d’égarer. A l’intérieur, pénombre en permanence, clim bruyante, ventilo poussif mais décor des mille et une nuits avec tentures, tapis, coussins, lit à baldaquin.
 
Après une bonne sieste, nous décidons de faire une sortie à pieds dans la ville rose pour gagner le centre touristique. A peine le portail franchi une foule variée s’agglutine autour de nous, chauffeurs de tchouk-tchouk, guides et vendeurs en tous genre… nous déclinons toutes les offres et progressons dans la venelle puante.
 
En cet instant je regrette amèrement de porter des nu-pieds car il est impossible de rester indemne des bouses de vaches, des crachats roses de betels, des flaques d’eau croupies, de la boue, des détritus qui pourrissent absolument partout sur la chaussée. Les trottoirs quand ils existent sont totalement défoncés, comme en chantier permanent. Piétons, vélo, deux roues, animaux, camions, tout circule n’importe comment, stationne n’importe où, décharge, sans aucune règle apparente. C’est un bordel monstre sans compter les vaches qui décident de faire leur nuit ou d’allaiter leur veau en plein passage.
 
Au coin de la ruelle nous affrontons la terrible odeur repérée la veille, est-ce la boucherie qui déverse les ruisseaux de sang dans l’égout à ciel ouvert ? est-ce les déjections des cochons nombreux en ce lieu ? est-ce la petite colline d’immondices qui pourrit tranquillement dans un recoin ? toujours est-il que l’odeur est proprement insupportable. nous avons pourtant traîné nos guêtres dans des endroits peu reluisants mais là, c'est à prendre la nausée.
 
Nous hâtons le pas autant que faire se peut dans cette foule pour accéder à la grande artère. Nous y retrouvons l’ambiance d’hier mais sans la protection d’une voiture climatisée à vitres fumées. C’est toujours le marché avec ses légumes magnifiques, ses épices, ses tissus multicolores, sa foule incroyable. Nous louvoyons à travers les étals, les vaches, les chameaux, en évitant les coins de chaussée les plus infâmes. Nous sommes accostés en permanence par des gosses qui mendient mais aussi par des jeunes adultes qui proposent je ne sais quel service ou produits. Ils s’adressent à nous en anglais et nous feignons de ne pas comprendre.
 
Le bruit de la circulation est assourdissant, tout les véhicules klaxonnent, tout le temps au point qu’il faut hurler pour se parler. Dans cette ambiance affolante pour un néophyte de l’Inde, nous essayons d’apprécier cette ville magnifique et probablement conservée intacte depuis des siècles. Nous persévérons un bon moment, écartant les mendiants et quémandeurs en tous genre à peu près tous les cinq mètres, mais nous renonçons à atteindre notre objectif à pieds. Désormais, Griss nous convoiera.
 
A suivre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Publié dans obsindep

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P
j'ai un bug :tu racontes des souvenirs d'un voyage en inde et tu commentes l' actualité française?ou tu es en inde et tu t'interesse quand même à l' actualité française ?j'ai du mal à envisager la 2è hypothèse...
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M
As-tu un seul intérêt dans la vie ? Mais c'est vrai que nous sommes plusieurs, ce blog est familial, mais peut-être devrions-nous signer chacun nos articles?<br /> L'une d'entre nous envisage de passer des nouvelles un peu rigolotes, mais je ne sais si ça va plaire, car pour l'instant nous n'avaons pas beaucoup de retour sur les articles passés. <br /> Merci de ton commentaires, ils sont tous bienvenus même les critiques.<br /> Belette