Inde , Jounal de voyage : le Taj Mahal

Publié le par M.Pan

 Inde : carnet de voyage (suite) septembre 2005

La splendeur, flanquée de deux mosquées, est au fond d?une longue allée entourée de jardins magnifiques. Beau et un peu glacial comme il sied à un tombeau. Le jeune homme souligne la perspective superbe et la luminosité du marbre blanc qui se reflète dans les bassins. Nous progressons vers la merveille des merveilles, M?man clopine grave?

 

A mi parcours, nous faisons halte pour nous recueillir devant le banc de Diana. La divine princesse a posé son précieux postérieur sur ce siège de marbre placé dans l?alignement parfait du Taj. Aglaé est intéressée par ce banc car une bonne amie à elle, qui a « fait l?Inde », y a également posé son derrière, c?est même le principal souvenir qu?elle en ait ramené, semble t-il. Les touristes font la queue pour faire de même, les appareils photos crépitent. On se paye un bonne rigolade aux dépends de la fameuse copine dont les oreilles doivent corner.

 

Pour pénétrer sur l?esplanade on doit emballer ses pieds dans des sacs en crépon bleu, pour ne point souiller le marbre blanc, si bien que les files de touristes avec leurs gros chaussons bleus ressemblent à des Chtroumfs. Ça manque de dignité.

 

Dans l?édifice on admire les dentelles de marbre et les incrustations de pierres semi précieuses qui dessinent des fleurs ou des versets du coran. La vue sur le fleuve est magnifique, il paraît que le sultan voulait faire construire un autre tombeau semblable à celui-ci de l?autre côté du fleuve ,mais tout noir, et pour lui. Mais son fiston l?a fait enfermé vite fait avant qu?il ne dilapide tout l?argent du royaume.

 

De jolis minarets, très fins, dominent l?esplanade, notre guide nous indique que c?était le lieu de prédilection des candidats au suicide qui trouvaient plutôt classe de venir se fracasser sur le marbre blanc. A présent ils sont fermés. Nous repartons tranquillement en faisant de multiples arrêts car la cheville maternelle est comme un poteau.

 

Le jeune nous parle longuement de la société indienne, de son organisation, du système foncier etc? En ressortant on se retape la troupe de casse-pieds qui nous colle comme des sangsues, on donne des sous à une femme qui exhibe son pauvre bébé malade. Le vieux ventru nous extorque cinquante roupies pour nous avoir mis en relation avec le jeune guide. On paye pour avoir la paix en affichant un grand mépris pour ce système pyramidal d?exploitation.

 

L?après midi on se fait emmener au fort rouge. Après la forteresse de Jaigarth de Jaipur et la ville fantôme que nous avons vue hier, nous trouvons que ce fort rouge ne casse rien. C?est un gros vieux truc fortifié du temps jadis. M?man fait des poses fréquentes, elle s?assied dès qu?elle peut. Nico est vache, quand il la voit comme ça, assise sur des marches avec son pied handicapé, il lui lance des pièces.

En sortant nous sommes suivis jusqu?à la voiture par un vrai infirme, un homme sans jambe qui progresse sur les fesses et sur les coudes.

En fin d?après midi, on se repose sur la terrasse en regardant les singes faire les pitres sur la prairie et sur les toits voisins. l'un d'eux nous vole une tartine.

 Nous y invitons une irlandaise, rencontrée à la réception. Elle est ici pour un mois, en voyage de noce, elle est catastrophée, elle dit : « Pas moyen de faire du shopping, d?aller boire un verre quelque part, de se balader en dehors des hôtels et des lieux strictement touristiques,». Elle a raison, à cause de la saleté et du harcèlement, on est un peu comme assignés à résidence. Je lui propose de finir sa lune de miel dans une maison bleue de la campagne française. Elle est tentée.

 

Le laveur de linge ramène notre pile propre et repassée nickel pour quelques roupies. Pour dîner on retourne au « Only » où on nous reconnaît, c?est agréable.

 

Griss, notre précieux chauffeur,  tousse et il a pas l?air bien, je lui ai proposé des médicaments mais il n?en a pas voulu.

 

 

 

Publié dans obsindep

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