Journal de voyage AUSTRALIE (6)

Publié le par Surcouf

 

La Stuart Highway, 4000Kms sans virage !
 
     Partons vers l'Outback à 8h 30. Plaine arborée, terre rouge, formations géologiques arrondies, lacs de sel presque vides. Nous filons plein nord par la « Stuart Highway » en laissant à notre droite la silhouette bleue des « Flinders Range ». Au début, ça ressemble à une autoroute mais bientôt, n'y a plus qu'une voie. Les arbres se raréfient et disparaissent complètement. Par endroit il n'y a aucune végétation, rien que des cailloux et de la terre rouge. La plupart du temps le paysage est plat jusquà l'horizon et la route est si rectiligne que son ruban bleu se confond dans le lointain avec le ciel. Parfois, des sortes de genêts fleuris (mais ça n'en est pas !) et des arbustes au tronc noir et au feuillage gris vert se détachent du rouge brique de la terre. On ne croise presque personne, et c'est tout droit... aussi la conduite à gauche ne présente t-elle aucun problème.
     Le long de la route, aucune agglomération sur des centaines de kms, rien d'autre que ce paysage plat et monotone avec de temps à autres, des parkings qui permettent de faire un stop. Rien à voir avec nos parkings sur-aménagés. Ici, c'est très sommaire : une table sous une tôle, une poubelle et un jerrycan d'eau plus ou moins croupie, au cas ou on serait sévèrement déshydraté, pas de toilette... mais le "bush" est là, et le plus souvent, vous y êtes seul.
    A midi, arrêt à Glendambo. Tout le monde s'y arrête vu que c'est le seul endroit de ravitaillement avant quelques centaines de kms. Sur la carte on dirait une petite ville, mais en fait, Glendembo est constitué de quelques barraquements, une station service, un motel avec des « Pokies », une superette qui vend de la bouffe horrible et de la bière.
Nous faisons provision d'eau et de nourritureet reprenons la route pour Coper Bedy, seule ville digne de ce nom avant Alice Spring, beaucoup plus loin.
    Une heure plus tard, nous pique-niquons dans l'un des "parkings" et faisons la connaissance d'une compagne de route qui ne nous lâchera plus : la mouche ! Dans l'outback, dès que la température monte, la mouche arrive, en nuées. C'est pas la mouche discrète et timide de chez nous qu'on éloigne d'un revers de manche... non, celle-ci insiste, se loge aux commissures des lèvres(surtout si vous mangez) elle entre dans votre nez, dans vos yeux, elle se délecte de vos secrétion. On connait alors le sort des bovins, dans les prés, en été. Pique-niquer revient à bouffer de la mouche avec son sandwich. Nous nous enfermons dans la voiture et repartons bien vite pour remettre la clim. Je viens de comprendre à quoi servait ces drôles de chapeaux avec voilette, vus dans les boutiques d'Adélaïde et appelés "filets à mouches".
    Désert à perte de vue. Nous croisons des emeus, assistons à l'enlèvement d'une proie par un aigle et voyons d'innombrable kangourous morts au bord de la route, heurtés la nuit par les camions géants. Ceux-ci, les « road-trains », qui peuvent trainer jusqu'à 4 remorques et mesurer 52 mètres, ont besoin d'un kilomètre pour s'arrêter et ne peuvent faire le moindre écart pour éviter les malheureux Kangourous qui, eux n'aiment rien tant que s'allonger la nuit sur l'asphalte chaude.
    Nous croisons des prototypes de voitures solaires, bardées de capteurs, aplaties comme des soucoupes volantes avec un petit cockpit au milieu. La Stuart Highway est le lieu idéal pour les expérimentations.
A suivre

Publié dans obsindep

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G
Moi, c'est pas le désert qui me fait peur (au contraire), mais ce sont les mouches... J'ai une sainte horreur de ces bestioles déjà en France, ça me rendrait folle ou alors se promener avec une moustiquaire sur la tête !
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M
Ca ne donne pas envir d'aller se perdre par là-bas... Ni de rester trop longtemps à Glendambo, être isolé ainsi, ça rend les gens disons..."différents"! lol
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S
Non justement, ça crée une atmosphère d'aventure qui rend les gens solidaires et assez causants. J'ai beaucoup aimé l'Australie mais il faut admettre que parfois c'est le dénuement total (je parle du désert, évidemment)